Quand Lalla Salma honore l’Algérie : un dîner, une émotion, un symbole

Leur présence n’était pas simplement symbolique. Elle fut perçue comme un geste fort, une volonté explicite du roi Mohammed VI de tisser des liens nouveaux avec l’Algérie, dans une période où les relations diplomatiques oscillaient entre prudence et espoir. À travers ses émissaires royales, le souverain chérifien a adressé un message limpide : il y a une place pour l’Algérie dans le cœur du Maroc, et inversement.

Une atmosphère de réconciliation feutrée

À table, les regards se croisaient entre personnalités marocaines, ministres algériens, diplomates et acteurs économiques. Tous ressentaient que ce dîner allait bien au-delà d’un simple protocole d’ouverture. Lalla Salma, dans une élégance sobre et rayonnante, a incarné l’élégance du geste diplomatique. L’émotion, palpable, fut celle des retrouvailles implicites entre deux nations sœurs. Et la musique, interprétée par les troupes El Ferdja de Béchar et l’ONCI, ajouta une chaleur familière à cette soirée aux allures de trêve politique et de célébration culturelle.

Un signal politique fort

Cette réception, à laquelle ont pris part le Premier ministre Driss Jettou et son épouse, plusieurs membres du gouvernement, des représentants de partis marocains, ainsi que le corps diplomatique accrédité à Rabat, fut organisée dans le cadre d’une semaine algérienne alliant culture, commerce et coopération. Pour l’ambassadeur algérien Larbi Belkheir, fin stratège et homme de confiance du président Abdelaziz Bouteflika, cette initiative relevait d’une diplomatie de proximité : celle qui passe par l’émotion, la culture et la connivence.

“La présence des princesses témoigne de la volonté commune de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et du président Bouteflika de hisser les relations entre nos deux pays vers de nouveaux horizons”, déclara-t-il avec solennité. Une phrase simple, mais qui sonnait comme une promesse.

Une ambition maghrébine réaffirmée

Dans les coulisses de la foire commerciale organisée par la Safex et l’ambassade, quelque 80 entreprises et institutions algériennes étaient venues à la rencontre de leurs homologues marocains. Objectif : bâtir des ponts économiques pour mieux dépasser les fractures politiques. Pour beaucoup, cette semaine à Casablanca était plus qu’une vitrine de produits ou de folklore : elle cristallisait une vision du Maghreb uni, moderne, enraciné dans une histoire partagée mais résolument tourné vers l’avenir.

Et c’est peut-être cela que Lalla Salma, par sa simple présence, a su incarner : l’intuition qu’un jour, les peuples du Maghreb n’auront plus besoin d’événements exceptionnels pour se retrouver. Parce que leur lien est naturel, leur culture commune, et leur avenir, mieux lorsqu’il est construit ensemble.