Quand le costume traditionnel scelle l'unité de l'Algérie

En mars 2014, au cœur du site historique d'El Mechouar à Tlemcen, un événement majeur marquait l'histoire de notre patrimoine. Comme le rapportait à l'époque le journal El Moudjahid, l'inauguration du Centre d’interprétation du costume traditionnel algérien par la ministre de la Culture de l'époque, Mme Khalida Toumi, venait couronner une victoire diplomatique et culturelle entamée quelques années plus tôt.

La "Chedda" : Racine de notre identité commune

L’idée de ce sanctuaire dédié à la mode algérienne a germé en 2011, juste après le classement par l’UNESCO de l’habit nuptial tlemcénien, la célèbre Chedda, au patrimoine mondial de l'humanité. Mais au-delà de la reconnaissance internationale, cet espace muséographique, unique dans le monde arabe et en Afrique, a révélé une vérité historique fascinante.

Des chercheurs algériens, en étudiant la structure même de la Chedda, ont démontré qu'elle est la "résultante" de tous les costumes traditionnels du pays. On y retrouve des éléments communs à d'autres régions, comme la Fota kabyle, prouvant que nos habits voyagent et s'entremêlent. Cette découverte confirme que, malgré la diversité de nos régions, le costume traditionnel symbolise l’unité profonde de l’identité du peuple algérien.

Le Caftan et la Blousa au cœur du Palais

Le corpus de ce musée didactique se compose d’une sélection rigoureuse de quarante costumes produits par des artisans issus des quatre coins du pays. La structure du centre met en lumière trois piliers de notre vestiaire :

• La grande galerie du costume algérien ;
• L’espace « Lebset El Arftan » (le Caftan), témoin de notre raffinement citadin ;
• L’espace dédié à la Blousa.

Une transmission entre capitales culturelles

Cette inauguration s'inscrivait également dans une dynamique de transmission. Tlemcen, forte de son expérience de « Capitale de la culture islamique 2011 », s'apprêtait alors à passer le flambeau à Constantine pour l'année 2015. Une délégation constantinoise était d'ailleurs présente pour s'imprégner de ce capital expérience, illustrant ce lien indéfectible entre nos cités historiques.

Aujourd'hui, alors que nous redoublons d'efforts pour protéger notre héritage à l'UNESCO, ces archives nous rappellent que le combat pour la valorisation de la culture matérielle et immatérielle algérienne est un travail de longue haleine, entamé avec passion par nos institutions et nos artisans.

Source originale : D'après un article de l'APS publié par El Moudjahid le 02/03/2014.