Audacieuse, contrastée, parfois déroutante, la première édition de l’Alger Fashion Week (AFW) a tenu son pari : faire défiler la mode en Algérie sous les projecteurs d’une scène internationale. Du 10 au 13 juin, stylistes algériens et méditerranéens se sont succédé sur le podium, dévoilant visions, matières, influences et partis-pris créatifs, dans une atmosphère à la fois vibrante et perfectible.
La maison Hayari Couture, installée à Paris, ouvre cette première édition avec panache. Son créateur, Nabil Hayari, franco-algérien originaire de Batna, présente une rétrospective flamboyante de son travail : des robes de soirée venues de Moscou, New York, Cannes ou Monaco. « C’est audacieux d’organiser une Fashion Week, j’ai été surpris par la modernité de la femme algérienne », déclare-t-il à la rédaction. Robes translucides, glamour assumé et détails sophistiqués ont conquis le public dès l’ouverture.
En contraste, la collection suivante signée Cheyma Couture, maison fondée par une franco-tunisienne récemment installée à Alger, peine à convaincre. Les silhouettes casual manquent d’originalité et souffrent d’un manque de rigueur dans les coupes et les finitions. Dommage, surtout dans un pays où de nombreux talents algériens peinent encore à accéder aux podiums.
Le ton change radicalement avec le passage de Seyf Dean, styliste tuniso-taïwanais, qui électrise le podium avec sa marque Narciso Domingo Machiavelli. Extravagance maîtrisée, influences asiatiques et mexicaines, et volumes spectaculaires : le créateur propose un florilège de ses plus belles pièces, sublimées par les accessoires de la maison Zayn de Dorra Zayani. Malgré un éclairage scénique insuffisant, le show fascine par sa puissance visuelle.
La première journée se conclut par la collection du couturier oranais Samir Pain. Connu pour sa passion du badroune, qu’il « occidentalise » à merveille, le styliste propose des robes fourreau épurées, taillées dans des matières nobles (velours, taffetas, lamé). Une esthétique sobre et précieuse, signature d’un créateur qui mise sur l’élégance intemporelle.
Les jours suivants voient défiler quatre stylistes : Redouane Rebaine impressionne avec sa collection « Renaissance », hommage à un vêtement algérien réinterprété dans une version sportswear chic, pensé pour le quotidien. Matières souples, coupes confortables, silhouettes fluides : le trendy à l’algérienne prend forme.
La créatrice italienne Angela Lipomi propose une collection élégante, mais sans véritable lien avec l’ADN de l’événement. En revanche, Stéphane Pagan, styliste lyonnais d’origine mexicaine, illumine le défilé avec sa ligne Gold Algeria : des pièces intemporelles sublimées par une profusion d’or, clin d’œil assumé aux étoffes algériennes traditionnelles. Un hommage vibrant salué par le public.
La dernière journée est sans conteste la plus aboutie sur le plan artistique. Sept créateurs, venus d’Algérie, de Tunisie et du Maroc, se succèdent. Rayan Atlas, originaire de Béchar, opte pour le sexy et la provocation, avec des robes très courtes et des mannequins prenant des selfies sur scène. Une approche marketing qui divise.
Les Tunisiennes de Mademoiselle Hecy enchaînent avec une collection prêt-à-porter chic dans des tons nacrés et gold, suivies par Salma Boudali, qui dévoile des robes brodées scintillantes, séduisantes mais jugées un peu trop audacieuses pour le public algérien.
Amor Guellil, styliste algérois originaire de Tlemcen, dévoile sa Collection N°16 : un hommage à la femme algéroise contemporaine, mêlant décontraction et féminité urbaine. Le Marocain Karim Tassi apporte ensuite chaleur et couleur avec une collection mixte naviguant entre tradition marocaine et inspirations casual modernes.
Moment fort du défilé : la prestation du prodige oranais Adel Fouzi Chekroune. Visages masqués, matières superposées, silhouettes sculpturales... Sa collection rend hommage à la femme de pouvoir. Une proposition artistique forte, saluée pour son audace.
En clôture, Redouane Rebaine revient avec quelques créations inédites, prouvant sa capacité à produire avec réactivité tout en gardant une direction artistique cohérente.
Le concours de fin de semaine met en lumière trois jeunes talents : Jawad Bensalem, Nedjar Imene et Idiri Samiha. Chacun présente cinq pièces devant un jury de professionnels, dont faisait partie la responsable de Dziriya. C’est Imene qui l’emporte, séduisant le jury par sa fraîcheur créative et sa maîtrise technique.
Si cette première édition a su créer l’événement, le manque de représentativité de la mode algérienne traditionnelle s’est fait cruellement sentir. Comme nous aimons à le rappeler : une Mumbai Fashion Week sans sari ne serait pas vraiment Mumbai, une Dubaï Fashion Week sans abaya perdrait de son essence… Et une Alger Fashion Week sans karakou n’est pas tout à fait l’AFW que nous espérions.
Dzirielle salue toutefois l’initiative, qui amorce, nous l’espérons, la création d’une véritable industrie de la mode algérienne. Un socle à bâtir, une vision à affirmer, et un récit à écrire… pour que la mode algérienne rayonne dans toute sa richesse, entre héritage et innovation.
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