Souvent relégué au rang de plan B professionnel ou de métier « facile », le métier de coiffeuse souffre en Algérie d’une image bien en deçà de son importance réelle. Et pourtant, dans un pays où l’esthétique occupe une place centrale dans le quotidien des femmes, les coiffeuses sont sollicitées comme jamais. Mariages, fiançailles, fêtes familiales, simples envies de renouveau… la demande ne faiblit pas.
Face à cet engouement, de nombreuses jeunes femmes se lancent dans le secteur avec enthousiasme. Mais trop souvent, elles le font sans véritable formation, ni accompagnement technique ou artistique. Le métier de coiffeuse n’étant pas réglementé, il suffit parfois d’un compte Instagram et d’un fer à lisser pour s’autoproclamer coloriste ou visagiste. Résultat ? Des coupes hasardeuses, des colorations ratées, et parfois, de véritables drames capillaires.
Faut-il blâmer les coiffeuses… ou un système défaillant ?
Avant de pointer du doigt les professionnelles du secteur, une question s’impose : où et comment se forment-elles ? Les centres de formation spécialisés sont rares, souvent mal encadrés, et peu accessibles financièrement. Les programmes sont parfois obsolètes, et la mise à jour avec les tendances internationales est inexistante. Quant aux diplômes officiels, ils restent marginaux ou peu valorisés sur le marché du travail.
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir émerger une génération de coiffeuses autodidactes, apprenant sur le tas, au gré des tutoriels et des expériences… bonnes ou mauvaises. Certaines s’en sortent brillamment, avec talent et persévérance. D'autres, hélas, laissent derrière elles des cheveux brûlés, des mèches orange, ou des franges sacrifiées sur l’autel de l’improvisation.
Un tie and dye… ou un crime capillaire en deux temps
On pourrait croire à une expérience artistique contemporaine. Ou à un gâteau marbré à trois étages. Mais non : ce que vous voyez, c’est bien un tie and dye… version tragédie. Une séparation de couleur aussi nette qu’une frontière douanière : brun intense en haut, blond platine en bas, sans aucune transition, sans dégradé, sans logique. On dirait que deux chevelures n’ont jamais réussi à fusionner.
Le tie and dye est une technique de coloration subtile, qui demande un vrai sens de la nuance, de la patiente et un savoir-faire de coloriste formé. Ici, on assiste à un résultat digne d’un mauvais épisode de relooking en accéléré, où le blond a été littéralement "posé" comme une nappe de pique-nique sur une base brune.
Le pire ? C’est que certains salons n’hésitent pas à proposer cette prestation sans jamais avoir reçu la moindre formation en colorimétrie. Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec une coiffure bicolore… façon impressionnisme raté.
Conclusion : le tie and dye, c’est comme la chirurgie esthétique. Mal fait, ça se voit tout de suite.
Quand la coiffure de mariée vire au cosplay galactique
Ce chignon semble tout droit sorti d’une saga interstellaire non autorisée : volumes défiant les lois de la gravité, frange dessinée au compas, couronne scintillante perchée comme une balise satellite… Il ne manque plus qu’un laser rose et on est prêtes pour un remake spatial de La Belle et la Bête.
Ce que vous voyez là, c’est probablement le résultat d’une triple dose de postiche, modelée à la laque béton et ornée de perles et tulle comme s’il fallait rivaliser avec un gâteau de mariage. Le tout couronné (littéralement) par une frange en piquets, dont on ne sait si elle veut fuir ou s’aligner sur l’arcade sourcilière.
Bien que ce style de coiffure ait été déclaré cliniquement obsolète par les tendances depuis 2009, il continue d’avoir ses adeptes. Car oui, certaines mariées en Algérie réclament encore "un chignon haut, bien rempli, avec tout ce qu’il faut dedans" — sans imaginer que le rendu final ressemblera à une sculpture de mousse florale coiffée d’un serre-tête LED.
Leçon du jour ? L’extravagance capillaire n’est pas interdite… à condition de ne pas y aller au pied de biche.
Quand le chignon devient superproduction Bollywood x Science-fiction
Il y a des coiffures qui laissent sans voix… et d’autres qui laissent sans oxygène. Ici, nous avons affaire à une création capillaire digne d’un crossover entre Bollywood, Game of Thrones et une boîte de bonbons acidulés. Une teinte rouge cerise radioactif, des ondulations qui semblent tressées à l’aide d’un pistolet thermique, et un bijou frontal qui ne sait plus s’il est là pour embellir… ou pour détourner l’attention du reste.
La structure du chignon ? Solide. Trop solide. On dirait que le coiffeur a voulu bâtir une armure anti-ondes électromagnétiques sur le crâne de la mariée. Les reflets violacés se mélangent aux mèches torsadées dans un ballet visuel aussi chargé qu’un épisode final de telenovela turque.
Quant au maquillage ? Il est là pour rappeler à tout le monde que subtilité n’était pas invitée ce jour-là. Entre l’ombre bleue façon œil au beurre noir chic et le rouge à lèvres rose néon, on atteint des sommets de saturation chromatique.
Note au futur coiffeur : parfois, moins c’est mieux. Et surtout, moins c’est moins effrayant.
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