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DE DZIRIYA À DZIRIELLE : LES ARCHIVES

El Wouroud, l’âme du parfum algérien

Quand la passion française pour la parfumerie rencontre les senteurs orientales et les technologies de pointe, naît une alchimie rare. Celle qui irrigue depuis plus d’un demi-siècle le cœur d’El Wouroud, fleuron algérien du parfum de caractère. Dans chaque flacon, c’est une histoire de transmission, de vision et de racines enracinées dans le sable du Sahara.


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Dès 1963, à peine un an après l’indépendance, Mohammed Bachir Djedidi pose les premières pierres de ce qui deviendra l’une des plus grandes entreprises cosmétiques d’Algérie. Héritier d’un savoir-faire français transmis durant la période coloniale, il y insuffle une identité nouvelle : celle d’un Orient moderne, sensuel et assumé. La marque qu’il crée, Wouroud, littéralement "les fleurs" en arabe, sera l’incarnation de cette fusion. Une maison de parfum née à El-Oued, au cœur du désert, dans un siège social pensé comme une oasis, à 500 km au sud-est d’Alger.

Très tôt, le fondateur comprend que le luxe ne se limite pas au produit. Il façonne un environnement de travail exemplaire : bus climatisés pour les salariés, restaurant d’entreprise soigné, architecture étudiée dans les moindres détails. L’atelier artisanal devient une entreprise visionnaire. Sous la direction de Mohammed Bachir Djedidi depuis 1983, El Wouroud se déploie dans la modernité avec une stratégie fondée sur l’innovation et la technologie.

En 1987, un ambitieux programme de modernisation est lancé. Il permet à l’entreprise de se doter d’un laboratoire de recherche et développement performant. Dès l’année suivante, le lancement de Sixième Sens, une eau de toilette au sillage addictif, marque les esprits : elle devient rapidement la plus vendue d’Algérie, un statut qu’elle conserve encore aujourd’hui.

L’innovation devient la signature de la marque : en 1993, Wouroud est la première entreprise algérienne à introduire le code-barre pour la gestion automatisée de ses 315 références. En 1994, elle se dote de son propre département marketing – une rareté à l’époque. Quelques mois plus tard, elle devient également pionnière du web en créant le tout premier site internet commercial du pays.

Avec une production qui s’étend des parfums aux déodorants en passant par les cosmétiques, le groupe génère un chiffre d’affaires d’environ 10 millions de dinars. Mais l’objectif est clair : viser l’excellence. Djedidi engage l’entreprise dans une démarche de certification ISO 9000 pour structurer son développement à l’international. Une stratégie soutenue par un atout de taille : 80 % des coûts de fabrication sont maîtrisés en interne, grâce à un contrôle direct sur la majorité des sources d’approvisionnement en matières premières.

Déjà présent au Maroc, en Libye et au Moyen-Orient, le groupe se prépare à l'ouverture des marchés algériens à la concurrence européenne. Mais l’ambition reste intacte. « Nos parfums sont développés en partenariat avec des maisons françaises, ils sont riches, bien présentés, et porteurs d’une signature olfactive forte », assure le PDG, confiant. Chez Wouroud, la fidélité des clientes et la constance dans l’excellence font figure de remparts face à la volatilité des tendances.

Dans un monde où les grandes marques globalisées diluent parfois les identités locales, El Wouroud incarne avec finesse une autre voie : celle d’un luxe enraciné, sincère, pensé pour une clientèle qui cherche l’émotion d’un parfum… et la vérité d’une histoire.















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