Miss Algérie 2007 : Le charme d’une jeune femme en quête d’authenticité

Originaire de Kabylie, une région où les concours de beauté ne sont pas toujours bien perçus, la jeune femme a pourtant su briser les conventions, soutenue par son cercle intime et des parents bienveillants. « C’était mon rêve depuis toujours », confie-t-elle avec une émotion sincère. Si elle a déjà été élue "Miss Ramadan" ou "Miss Tizi Ouzou", c’est la couronne nationale qui marque pour elle l’aboutissement d’un rêve d’enfance, concrétisé grâce à l'accompagnement discret mais décisif de son manager, Hassan Nebri.

Lors de la compétition, elle admet avoir été submergée par le stress : « J’étais très nerveuse, j’avais du mal à contrôler mes émotions. » Mais au fil des épreuves, elle a trouvé du réconfort dans une ambiance bienveillante entre les concurrentes : « Nous étions comme une seule famille. »

Beauté, mais pas seulement

Lorsqu’on lui demande ce qui fait une vraie Miss, sa réponse est claire : une forte personnalité. Pour elle, la beauté physique ne saurait éclipser l'élégance intérieure, la culture et les bonnes manières. « Révéler sa beauté ne signifie pas révéler son intimité », affirme-t-elle, rejetant catégoriquement la nudité et défendant des tenues décentes et traditionnelles. Un discours franc, à contre-courant d’une époque où la chair est souvent mise en avant dans les concours internationaux.

Une jeunesse ancrée dans la culture

Encore étudiante en informatique au moment de son sacre, elle se décrit comme étant dans une phase d’épanouissement personnel. La politique ? Très peu pour elle. En revanche, la lecture l’inspire profondément, surtout les ouvrages d’histoire et d’environnement. Le dernier roman qu’elle a lu racontait la vie difficile d’un enfant — elle en a oublié le titre, mais pas les émotions.

Côté musique, elle navigue entre les classiques arabes et les voix ancrées dans la mémoire algérienne : Majda El Roumi, George Wassouf, mais aussi la grande Naïma Dziria, qu’elle cite avec tendresse. Et si le cinéma ne l’attire pas pour le moment, elle rêve en revanche de scène et de microphone. Elle a d’ailleurs déjà suivi des cours de chant et fait partie d’un groupe vocal.

Des modèles inspirants

Comme toute fille de son âge, elle craque pour Brad Pitt, mais son admiration va aussi à des talents du monde arabe, comme Moustapha Fahmi et surtout Bouchra Okbi, jeune actrice algérienne dont elle salue le talent prometteur et l’authenticité. Une sororité discrète, mais significative.

Une couronne pleine de sens

Cette couronne, elle ne la voit pas comme une fin, mais comme un début. « C’est le couronnement de la beauté algérienne dans son ensemble », dit-elle. Elle espère que ce titre lui ouvrira des portes, mais surtout qu’il permettra de faire rayonner une image digne, cultivée et pudique de la femme algérienne.

En 2007, Miss Algérie n’est pas qu’un visage. Elle est une voix. Celle d’une jeunesse algérienne qui, entre traditions et rêves modernes, cherche encore son propre chemin – sans jamais renier ses valeurs.