Le show de Djelani Maâchi au Salon Mondial de la Coiffure 2006 à Paris

Une scène, des shows, et une vision globale de la beauté

L’édition 2006 a placé l’artistique et l’événementiel au cœur de son programme. Sur la grande scène et les podiums annexes, les spectateurs ont assisté à une succession de shows spectaculaires présentant les collections automne-hiver 2006-2007. Chaque prestation célébrait la créativité et la technicité de figures emblématiques du secteur, entre inspirations couture, performances en direct et chorégraphies millimétrées.

Un focus particulier a été consacré au Maghreb et au Moyen-Orient, avec une mise à l’honneur rare de leur patrimoine et de leur talent. L’Égypte a ouvert le bal avec un show signé Nabil Beshay, maître des chignons sophistiqués, mais c’est la prestation du coiffeur franco-algérien Djelani Maâchi qui a véritablement électrisé l’audience.

Djelani Maâchi : l’art de coiffer au service de l’identité

Figure respectée de la profession, Djelani Maâchi n’a pas simplement présenté un show : il a livré un acte de fierté culturelle et d’engagement esthétique. Après la diffusion d’un clip retraçant son parcours, quatorze mannequins – majoritairement d’origine algérienne – ont défilé en tenues traditionnelles revisitées, signées de la créatrice marocaine Thouraya. Des coupes franches, des détails audacieux, une « impertinence » assumée dans les découpes… L’ensemble a vibré d’un souffle contemporain tout en revendiquant l’héritage.

Porté par une musique plurielle, mêlant sonorités modernes et youyous étouffés, Djelani, accompagné de quatre coiffeurs dont son frère Skander, a exécuté en direct cinq coiffures d’exception. Un ballet de gestes précis et inspirés, salué par un public conquis. Très ému, Djelani a pris la parole avec pudeur : « L’important pour moi, c’est que l’Algérie soit là, présente sur cette estrade. C’est plus qu’un défi : c’est une déclaration d’amour. »

Un hommage aux absents et une solidarité régionale

Autre temps fort chargé d’émotion : l’hommage rendu au Liban, absent cette année pour des raisons que l’on devine. Le président du syndicat libanais de la coiffure, présent malgré tout, a pris la parole pour évoquer les difficultés vécues dans son pays, tout en affirmant la volonté de revenir plus fort dès l’année suivante. Une promesse accueillie avec chaleur par les organisateurs français, rappelant que la scène de la beauté reste un espace de solidarité.

MCB : un événement en pleine montée en puissance

La 32e édition du Mondial Coiffure Beauté s’est conclue sur une note d’optimisme. Plus qu’un salon professionnel, le MCB est un creuset de cultures, un lieu d’échanges, d’avant-garde et de transmission. Il rassemble ce que la coiffure a de plus noble : le savoir-faire, la passion, le business, et l’art pur.

Avec ses ateliers techniques, concours internationaux, conférences de haut niveau et shows artistiques, le MCB affirme sa vocation : faire de Paris la capitale mondiale de la coiffure. Et chaque édition le confirme un peu plus.